Meurtre à Riviera Matin by Michel Arlhac

Meurtre à Riviera Matin by Michel Arlhac

Auteur:Michel Arlhac [Arlhac, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Humour, Littérature américaine
Éditeur: La Gauloise
Publié: 2022-06-04T00:00:00+00:00


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13 Voir Meurtre à la chapelle Sixtine, du même auteur, chez le même éditeur.

11

L’Aurore aux doigts de rose s’apprêtait à rejoindre son logis, et le père de Phaéton à monter sur son char, lorsque Manon se réveilla. Elle avait eu beaucoup de mal à s’endormir. Même si elle s’était efforcée de rassurer Toussaint Rossi, elle ne comprenait toujours pas quelles étaient les intentions précises des ravisseurs de Françoise. Le texte de l’article avait été envoyé assez tôt dans la soirée. Le commanditaire de l’enlèvement avait eu le temps d’en prendre connaissance. Il était permis d’espérer que l’on aurait assez vite de ses nouvelles.

La chambre voisine était occupée par le journaliste. Lui aussi, sans doute, avait très mal dormi. Elle l’avait entendu, très tard dans la nuit, ouvrir et fermer, à plusieurs reprises, la porte de son balcon. Sans doute sortait-il chaque fois pour fumer une nouvelle cigarette. Plus aucun bruit de son côté. Il avait dû finir par s’endormir.

De l’autre chambre, en revanche, des bruits de dispute montraient que les Indiens étaient déjà debout. Ils avaient dû commencer une partie de poker, leur distraction favorite. Généralement ils finissaient par s’insulter, en espagnol ou en mapuche, et se traitaient mutuellement de triste coyote et de rebut de la pampa.

Après un brin de toilette, Manon s’habilla et alla frapper à la porte des deux déménageurs de pianos pour leur proposer de descendre déjeuner.

Le directeur de l’hôtel présidait à l’organisation du buffet. Il salua très aimablement Manon, et avec une plus grande réserve les deux Mapuches. À dire vrai, ils lui faisaient un peu peur.

Tout en beurrant ses toasts, Manon se demandait si elle ne ferait pas bien d’aller chercher sa voiture. M. Léon était reparti avec son taxi, la Clio de Toussaint n’était plus qu’un tas de cendres, les Mapuches se déplaçaient habituellement sur une grosse moto équipée d’un side-car spécialement carrossé pour accueillir une de leurs imposantes cages thoraciques. Si les ravisseurs de Françoise décidaient de la libérer, il faudrait aller la chercher, peut-être assez loin.

Les deux Indiens absorbaient d’énormes tartines de confiture. En espagnol elle leur expliqua qu’elle devait s’absenter pour récupérer sa voiture. La bouche pleine, le regard ravi, les deux hommes lui montrèrent par des hochements de tête qu’ils avaient compris.

Elle avait laissé son scooter dans le garage de l’hôtel. En sortant elle vérifia qu’il n’y avait pas de véhicule suspect à proximité. Elle passa d’abord chez elle pour se changer, puis retrouva son petit cabriolet Peugeot 207 CC. Moins d’une heure après son départ elle était de retour aux Flots Céruléens.

Dans la salle de restaurant les deux Indiens étaient toujours en train de s’empiffrer. Apparemment la cuisine de l’hôtel leur convenait parfaitement. Toussaint était assis à côté d’eux. Mais il ne mangeait pas, et son bol de café était à peine entamé. Manon alla s’asseoir à leur table.

Une serveuse s’approcha pour lui demander si elle voulait du thé, ou du café. Après un instant d’hésitation elle opta pour une tasse d’Earl Grey. Le regard désespéré de Toussaint lui évita de demander s’il avait des nouvelles des ravisseurs.



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